L'Observatoire de nos libertés

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14 Novembre 2018 - Bure: la Cour de cassation examine les entraves faites aux militants

https://www.mediapart.fr/journal/france/141118/bure-la-cour-de-cassation-examine-les-entraves-faites-aux-militants?onglet=full

 

" En tout, sept personnes sont placées sous contrôle judiciaire mais dix personnes sont citées dans les interdictions. Les effets tombent en cascade. Une femme que certain·e·s n’ont plus le droit de voir a dû arrêter les cours de langue des signes qu’elle donnait dans l’association dont est membre un mis en examen. Angélique a renoncé à assister aux funérailles de Jean-Pierre Remmele, ancien maire de Bonnet (Meuse) et opposant historique, fin octobre, par crainte de traverser le village de Bure, seule route possible pour se rendre à l’église.

 

Les contrôles judiciaires peuvent durer le temps de l’instruction. Or celle-ci pourrait elle-même durer plusieurs années. Trois personnes sont interdites de séjour dans au moins un département. À sa sortie de prison, l’une d’entre elles n’a pas eu le droit de retourner dans le département où elle habitait et se retrouve ainsi sans domicile. Un autre, connu sous le nom de Pivoine, est interdit de séjour en Meuse. Il vit pourtant en Haute-Marne, à quelques kilomètres à peine de la frontière avec la Meuse. « J’allais tous les jours à Bure, pour voir des ami·e·s et débaucher des gens pour travailler dans mon jardin, raconte Pivoine. C’était mon endroit de socialisation le plus proche. Ça m’a coupé de tout ça. Comme ça m’a coupé du bar sympa à Bar-le-Duc, du magasin bio d’un pote. Je n’ai plus le droit de voir les gens avec qui j’aimais m’organiser. » Pour aller à Nancy depuis son village, la route prend environ 55 minutes. Mais elle traverse la Meuse.

 

Pour s’y rendre, il passe désormais par les Vosges. Cela lui prend 1 h 30. Il ne peut plus quitter le territoire national sans en demander l’autorisation. Pourquoi ? Il aimait voyager et participer à des infotours en Belgique, en Suisse ou en Allemagne. Mais « je ne me sens pas emprisonné, ajoute-t-il. J’ai un moyen de locomotion, j’en profite. J’essaie de le prendre de manière positive. Je fais du jus de pomme, je répare mon tracteur, je vois d’autres copains agriculteurs. Je fais des liens autrement ». En mars 2017, Florent, un anti-Cigéo, avait publiquement annoncé se soustraire à son interdiction de Meuse."

 

 



21/11/2018
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